Ou comment les décisions gouvernementales récentes ont verrouillé le marché de l’immobilier dans tous ses compartiments. C’est le second épisode de « stupeur et tremblements immobiliers » !
Le marché de l’ancien
Le DPE (Diagnostic de Performance Energétique) imposé pour les ventes a grandement changé la donne. A l’occasion de l’entrée en vigueur des premières restrictions concernant les logements notés G, puis F puis E en quelques années, les marges de négociation des vendeurs sont très réduites. La peur de perdre de l’argent à la vente s’est emparée des vendeurs. De plus, la conclusion des ventes de biens devient de plus en plus problématique avec les refus de prêt.
Aussi, de nombreux logements sortent ainsi du marché, de fait, faute d’acheteurs (aux prix demandés).
Le marché du neuf
La hausse des prix des matériaux de construction rencontre le phénomène de resserrement du crédit immobilier. Nous avons donc là les ingrédients pour que les promoteurs immobiliers n’arrivent plus à vendre leurs programmes. A telle enseigne que plusieurs programmes sont carrément abandonnés.
La pénurie de logements est ainsi alimentée par un retard accru sur les constructions.
Le marché du locatif
Les logements les moins bien notés dans les DPE deviennent plus difficiles à louer. Ou alors à des prix décourageants pour de nombreux propriétaires qui continuent de payer des frais et des mensualités de prêt. Les travaux de rénovation énergétique sont de plus en plus chers. Une partie des propriétaires bailleurs renoncent à rénover et louer et préfèrent vendre… sauf que personne n’achète même pas pour rénover et remettre en location. Parfois, ce sont les banques qui font des difficultés quand elles voient le score du DPE…
Ici encore, nous constatons que de nombreux logements sortent du marché locatif.
Les rentrées fiscales
Ou comment se tirer une balle dans le pied. Tout seul, comme un grand.
Depuis quelques mois, il y a significativement moins de ventes et de locations immobilières. En conséquence, il y a moins de taxes sur ces deux périmètres pour les caisses de l’Etat.
Qui dit moins de recettes fiscales, dit moins de dépenses ou alors plus de dettes de l’Etat. Et les conséquences qui vont avec, à moyen ou long terme, pour le contribuable…
Les activités en berne : agences immobilières et notaires en première ligne
Les acteurs économiques de l’immobilier ont vu très rapidement une chute significative d’activité et de rentrées d’argent. Les plus évidents sont les agents immobiliers, les notaires et les courtiers. Mais en réalité, les banques aussi doivent subir les effets de l’absence de contrat de prêts. Les artisans du bâtiment voient les chantiers diminuer (même s’ils ont longtemps été surchargés ces dernières années).
En fin de compte…
Les attaques récentes qu’a subi le marché immobilier l’ont fait fléchir dans ses différents compartiments.
A part, peut-être, les cabinets d’audit énergétiques en France, à peu près tous les acteurs du domaine souffrent depuis des mois.
Une situation catastrophique se profile à l’horizon. A moins que l’exécutif réalise que nous nous dirigeons vers une crise d’importance et aménage certaines dispositions prises auparavant…
Stupeur et tremblements immobiliers : ce n’est pas fini!
Tout n’est pourtant pas noir : ceux qui ont déjà un patrimoine immobilier réel (de la vraie pierre) et qui ne prévoient pas de vendre dans les mois ou les toutes prochaines années, ne subissent pas réellement une pression extrême. Il y aura peut-être des aménagements et des dépenses à prévoir, quand même…
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