La règle des 75-15-10, 50-15-35, 50-30-20, 65-25-10, 90-10…
Les réseaux sociaux et la littérature ne sont pas avares de martingale d’allocation de vos revenus pour vous désendetter, ne plus être pauvre, devenir riche…
Sont-ce des formules magiques de gestion budgétaire?
De quoi parle-t-on ?
Ces chiffres reflètent la proportion que vous devez réserver à des compartiments de dépenses du foyer. Il s’agit, principalement, des dépenses du quotidien, de l’épargne, des remboursements de dettes et des investissements.
Les points communs
Il y a une règle plus ou moins tacite qui est commune à tous. C’est qu’il s’agit ici de fractions de vos revenus (mensuels ou autres) à répartir AVANT de commencer à les dépenser. Cela suppose que vous aillez mûrement réfléchi à la question pour pouvoir vivre sereinement tout le mois à venir.
L’autre point commun entre ces méthodes est que la portion la plus importante dans ces répartitions est dévolue à vos dépenses incompressibles. Cela est heureux, ne pas le faire ne serait pas viable pour un foyer. Ainsi, il vous est conseillé, selon ces méthodes, de réserver entre 50% et 90% de vos revenus à vos dépenses courantes.
Afin de bien être au fait des dépenses incompressibles, nous vous invitons à consulter notre billet à ce sujet intitulé « Vos charges incompressibles. Vraiment incompressibles ?« .
Les différences
Les différences évidentes sont les chiffres qui ne sont pas les mêmes. Mais il faut aussi, et surtout, voir que les montants restants ont des utilisations qui divergent selon les versions.
Selon la formule choisie, le deuxième montant le plus important ou le troisième ont plusieurs usages. Ils sont là pour payer vos dettes, se constituer une épargne de sécurité, investir ou carrément pour réaliser ses rêves, par exemple !
Le plus souvent, du reste, la priorité n°2 (après vos frais quotidiens), est de rembourser vos dettes. Cette approche semble relativement plus saine car elle vous permet d’assainir vos comptes tout en économisant un petit peu. Attention ! On parle ici de « mauvaises dettes » (cf notre billet sur les dettes « Bonnes dettes vs Mauvaises dettes, par où commencer ?« ). Dans un second temps, vous pourrez envisager d’investir, si vous le souhaitez, une fois votre épargne de base constituée…
Une exception
Une différence notable de la règle 90-10, très médiatisée par un célèbre homme d’affaires américain, est que la part prioritaire et non négociable concerne les 10%. Avant même de savoir comment vous bouclerez vos fins de mois, il faudrait garder 10% pour son avenir financier. Il peut s’agir d’épargne ou d’investissement). Cette règle est plus connue sous l’expression « Payez-vous en premier ». Un billet plut détaillé à ce sujet est disponible sur notre site (Les priorités dans votre épargne).
Ces règles de calcul sont séduisantes et peuvent donner envie de faire encore mieux que la part dévolue aux dépenses du quotidien. Il ne faut cependant pas verser dans l’excès.
Les risques d’excès dans les deux sens
Pour l’immense majorité d’entre nous, dépenser sans compter et sans discernement n’apporte rien de bon en termes sur le plan financier.
De l’autre côté du spectre, certains prônent de vivre chichement. Comme un moine ou aux dépens d’autres personnes pendant plusieurs années, alors que vous auriez les moyens de nous prendre en charge. Cela dans le seul but de se constituer une épargne et de prendre une retraite anticipée. Cela suppose des privations pour soi et des désagréments pour les autres.
Le minimalisme ou le frugalisme peuvent avoir certaines vertus, mais le tout est de savoir s’il s’agit de savoir si c’est une fin ou un moyen.
Bref, en toutes choses, il faut savoir raison garder.
La vertu d’une règle simple
Au-delà des formules magiques de gestion budgétaire, il y a une chose qui ne peut être contestée, c’est la simplicité à retenir ce type de formule.
Une fois que vous avez adopté un de ces concepts, il vous suffit de vous le remémorer au moment de toucher votre salaire. Vous faites ainsi votre répartition de façon quasi-automatique.
Les formules magiques de gestion budgétaire: adaptées à votre situation ?
La portion de dépenses incompressibles à réserver sur vos revenus dépend en premier lieu de leur niveau. Cela semble évident, mais il est important de le rappeler.
Si vous souhaitez adopter l’une ou l’autre de ces méthodes, il faudrait en choisir une qui soit viable pour vous sur le long terme.
Si vous « tirez le diable par la queue » tous les mois, vous ne pouvez imaginer consacrer 50% de vos rentrées pour autre chose que vos dépenses courantes ! Cela tombe sous le sens.
Inversement, si vous êtes très confortables financièrement, il serait dommage d’essayer de dépenser à tout prix 90% de vos rentrées et ne pas utiliser votre excès de trésorerie pour vos investissements personnels.
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