Une personne sur cinq est en situation de pauvreté monétaire ou de privation matérielle et sociale

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(source: INSEE – 01/09/21)

Pauvreté monétaire et pauvreté en conditions de vie

Dans les pays européens, la pauvreté monétaire est habituellement définie par le fait de disposer d’un niveau de vie inférieur à un certain seuil de la distribution dans la population (généralement 60 % de la médiane). Il s’agit donc d’une mesure relative, liée à la répartition des revenus dans la population, et unidimensionnelle au sens où elle ne repose que sur un critère monétaire. Le concept de pauvreté en conditions de vie est fondé sur la mesure des conséquences de la faiblesse des revenus : privations, impossibilité d’acquérir ou de consommer certains biens, d’atteindre un certain niveau de confort ou enfin d’honorer certaines dépenses obligatoires. Si le nombre de difficultés déclarées dépasse un certain seuil, la personne est considérée comme pauvre en conditions de vie. Cette approche complète la pauvreté monétaire et s’en démarque : les indicateurs sont absolus, c’est-à-dire indépendants de la répartition des difficultés déclarées dans la population, et pluridimensionnels, au sens où ils explorent plusieurs aspects de la vie.

Recouvrement des différentes formes de pauvreté non monétaire en 2019
Recouvrement des différentes formes de pauvreté non monétaire en 2019

Un tiers de la population puise dans ses économies pour boucler son budget, la moitié déclare au moins une difficulté de logement

La réunion des indicateurs de pauvreté en conditions de vie et de privation matérielle et sociale recense 33 privations ou difficultés distinctes. Citer un ou plusieurs items est très commun : 77 % de la population en cite au moins un en 2019, 28 % au moins 5 et 17 % au moins 8 . Les types de difficultés les plus courantes sont l’insuffisance de ressources (citée par 58 % de la population) et les difficultés de logement (46 %), loin devant les retards de paiement (8 %). À un niveau plus détaillé, les items élémentaires les plus cités sont la nécessité de puiser dans ses économies pour boucler son budget (34 %), l’incapacité de faire face à une dépense imprévue d’environ 1 000 euros (31 %) – somme proche du seuil de pauvreté mensuel pour une personne seule (1 063 euros en 2018) -, et l’incapacité à remplacer des meubles abîmés (23 %).

Restrictions, retards de paiement et difficultés de logement très souvent cités par les personnes en situation de privation matérielle et sociale

Toutes les personnes en situation de privation matérielle et sociale sont affectées par au moins une restriction de consommation, plus de 9 sur 10 déclarent une insuffisance de ressources, près de 4 sur 10 au moins un retard de paiement. Les trois quarts signalent également au moins une difficulté de logement (c’est aussi le cas de 85 % de la population repérée par l’indicateur de pauvreté en conditions de vie, qui détaille davantage cette dimension, et de 67 % des personnes à risque de pauvreté monétaire). En détail, les items les plus cités par les personnes en situation de privation matérielle et sociale sont l’incapacité de faire face à une dépense imprévue de 1 000 euros (95 %), l’incapacité de remplacer ses meubles hors d’usage (94 %) ou de se payer une semaine de vacances hors du domicile par an (85 %). À l’opposé, seulement 11 % déclarent ne pas pouvoir se payer un accès à Internet.

Nombre de privations déclarées en 2019
Nombre de privations déclarées en 2019

Enfants, familles monoparentales et chômeurs sont particulièrement touchés

Le chômage joue fortement sur le risque de pauvreté, monétaire ou non : 68,4 % des personnes vivant dans un ménage dont la personne de référence est au chômage sont en situation de privation matérielle et sociale ou à risque de pauvreté monétaire (contre 21,0 % de l’ensemble de la population) ; 35,1 % se trouvent exclusivement concernées par l’une ou l’autre forme de pauvreté et 33,3 % cumulent les deux (contre respectivement 15,3 % et 5,7 % de la population générale).

Les locataires sont aussi plus touchés que les propriétaires, accédants ou non : 27,4 % sont en situation de privation matérielle et sociale et 13,3 % la cumulent avec le risque de pauvreté monétaire (contre respectivement 5,4 % et 1,6 % des propriétaires).

La fréquence de la pauvreté varie également selon le type de ménage. Les personnes vivant en famille monoparentale sont les plus touchées (41,7 % sont affectées par l’une ou l’autre forme de pauvreté et 14,1 % cumulent les deux), devant les personnes en couple avec trois enfants ou plus (respectivement 32,9 % et 10,2 %) et les personnes seules (27,9 % et 7,9 %). Les enfants de moins de 16 ans sont également plus touchés que la moyenne : 26,1 % sont concernés par l’une ou l’autre forme de pauvreté (18,3 % par l’une des deux uniquement) et 7,8 % cumulent les deux.

En revanche, le risque de pauvreté varie moins avec l’âge : le taux de privation matérielle et sociale culmine chez les moins de 16 ans (16,4 %), mais varie seulement entre 11,2 % et 14,4 % (atteint par les 45-59 ans) aux âges plus élevés.

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